(Silence. Une bougie s’allume. L’air semble se contracter. La voix est grave et lente.)
Dans le cercle des vivants et des morts,
j’invoque ceux qui veillent derrière le voile.
Que la frontière s’efface, que la nuit respire,
que s’ouvrent les portes du silence.
(Un souffle traverse la pièce. La voix poursuit.)
Esprits anciens, consciences oubliées,
vous qui avez marché avant nous,
entendez l’appel de ma voix.
Par la flamme, par le sel, par la cendre,
je vous convie à paraître sans malice ni ruse.
(Les ombres bougent, imperceptiblement. Une main se pose sur la table.)
Si votre lumière est pure, approchez.
Si votre dessein est juste, manifestez-vous.
Mais si votre souffle porte le froid de la discorde,
que les forces de la Terre vous retiennent dans l’ombre.
(Un craquement. Une vibration basse. L’énergie monte.)
Par le nom oublié des étoiles,
par le souvenir du premier souffle,
je trace le pont entre les mondes.
Qu’aucun esprit ne franchisse ce seuil
sans connaître la paix, ou la vérité.
(Silence prolongé. Les yeux se ferment.)
Venez… mais venez dans la clarté.
Venez… mais laissez derrière vous le tumulte des ténèbres.
Je vous entends… je vous sens…
que le pacte soit scellé dans la lumière du moment présent.
(La flamme vacille, le souffle retombe. La pièce redevient muette.)
Ainsi soit-il.